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Maryse Tavernier

Pour moi la céramique est surtout liée à la dégustation et au plaisir de vivre et de partager les repas.
J’ai une fascination pour la porcelaine, et ses qualités de finesse, de luminosité et de translucidité. Je la tourne, ou la travaille à la plaque puis la déforme alors qu’elle est encore humide. Les formes pures et tendues demeurent incertaines pendant la déformation et des accidents peuvent survenir. C’est un moment délicat, un défi qui va donner à la pièce son caractère dynamique et une énergie interne.
Mes pièces sont fonctionnelles, destinées à être utilisées, « patinées », estimées par l’amour et l’usage qu’on leur a porté. Elles offrent une sensualité et une émotion pour ceux qui les prennent en main.
Après de nombreux essais, j’aime utiliser des émaux à nucléations en superpositions, fortement hétérogènes, ces émaux présentent des germes de cristallisations qui remontent à la surface de l’émail, pendant la fusion à 1325° en réduction d’oxygène. Les couleurs sont douces, riches de nuances discrètes qui excitent l’imagination.
Puis j’ai fait des recherches sur les émaux classiques et en ce moment surtout sur le céladon, émail raffiné et précieux, vert, bleuté, du plus pâle au plus foncé, c’est une couleur froide, et c’est pour moi proche de la couleur cendrée de la lune, poudre de lune, et pour les chinois, la couleur soyeuse du jade.